Usain Bolt a fait une entrée fracassante dans la légende olympique en écrasant de son talent les épreuves d'athlétisme, avec trois titres olympiques et autant de records du monde, entraînant la Jamaïque vers un succès historique.
Comme cadeau d'anniversaire pour ses 22 ans, le sprinteur s'est offert un record du monde à chacune de ses sorties en finale, sur 100 m, 200 m et le relais 4x100 m. Bolt est évidemment l'homme de ces Jeux avec le nageur américain Michael Phelps et ses huit médailles d'or.
Sur le plan collectif, les Etats-Unis ont une nouvelle fois terminé en tête du tableau des médailles. Comme toujours depuis les Jeux de Los Angeles en 1984.
La faillite, voire le fiasco, des têtes d'affiche (Tyson Gay, Allyson Felix, Sanya Richards, Bernard Lagat, les relais 4x100 m et les lanceurs de poids) donne aux Etats-Unis une impression d'échec en trompe-l'oeil.
Avec 7 titres - un de moins qu'à Athènes et autant qu'à Sydney -, 9 médailles d'argent et 7 en bronze, les Américains devancent la Russie (6 or, 5 argent et 7 bronze) et la Jamaïque (6, 3 et 2).
Pour la Jamaïque, le rendez-vous pékinois a donc été historique. Avec 6 médailles d'or, les "Rasta Boyz and Girls" égalent presque leur score cumulé de 1948 à 2004 (7). Leur total de 11 podiums est évidemment le meilleur jamais réussi.
C'est d'ailleurs sur le sprint que les Caribéens ont réussi leur carton plein, avec les titres sur 100 m et 200 m messieurs et dames et 7 médailles sur 12 possibles sur ces deux distances.
La Chine a déçu avec le terrible forfait du héros national, Liu Xiang, au début du 110 m haies. Les Chinois, qui ont régulièrement rempli leur stade de 90.000 spectateurs, quittent le "Nid d'oiseau" avec deux médailles de bronze pour la marathonienne Zhou Chunxi et la lanceuse de marteau Zhang Wenxiu.
Trois triplés ont été réussis, avec les Américains sur 400 m et 400 m haies et les Jamaïcaines sur 100 m.
L'universalisme, compartimenté par types d'épreuves (sprint, lancers...), a encore été mis en valeur.
Vingt-quatre pays ont entendu leur hymne résonner. Ce total record égale celui des JO-2000 et JO-1996. A Athènes, 22 pays étaient montés sur la plus haute marche du podium.
Parmi les pays sacrés, le Panama, avec Irving Saladino (longueur), Bahreïn, avec Rashid Ramzi (1500 m) et la Slovénie, avec Primoz Kozmus (marteau) remportent la première médaille d'or de leur histoire.
Chronométriquement, cinq records du monde ont rafraîchi les tablettes: les deux de Bolt (9.69 sur 100 m et 20.30 sur 200 m), celui du relais jamaïcain - avec Bolt - sur 4x100 m (37.10), la perche dames avec la Russe Yelena Isinbayeva (5,05 m) et le 3000 m steeple féminin avec une autre russe, Gulnara Galkina-Samitova (8:58.81).
Enfin le dopage a encore été au centre des conversations.
Le ménage avait pourtant commencé en amont, avec les suspensions de sept Russes avant même le début des épreuves.
Pendant les JO, il y a aussi eu une prise avec la disqualification et l'exclusion de l'Ukrainienne Lyudmila Blonska, médaillée d'argent à l'heptathlon. Mais il y a aussi eu beaucoup de questions et de doutes... Les Jamaïcains et leurs sprinteurs en ont soulevé quelques-unes.
Les réponses sont dans les résultats des analyses lancent régulièrement les athlètes et les dirigeants. On ne demande qu'à les croire.